jeudi 11 décembre 2008

A Reminiscent Drive / Jay Alansky

A Reminiscent Drive pourrait voir ses deux albums utilisés dans de grandes productions cinématographiques tant ils véhiculent une atmosphère planante. Le décor est planté. Mais, tout d'abord, qui se cache derrière ce nom ? Un certain Jay Alansky qui a composé des titres de variétés pour des "pointures" telles Lio (Banana Split), Plastic Bertrand (Sentimentale-moi), Jill Caplan, ou encore Julien Clerc ! Bref, ce n'est pas un amateur. Toujours est-il qu'il a décidé, à un moment, de se sortir de cet univers musical là pour se plonger dans le sien, plus personnel, plus intimiste et, forcément, moins grand public. Et, là, je dois dire que ce fut une riche idée. Jay Alansky nous livre sous le pseudonyme de A Reminiscent Drive, deux formidables opus.

Justement, parlons-en de ces albums. Et commençons avec Mercy Street, publié en 1998 sur le label F-Communications. Dans cet album, une ambiance très urbaine et en même temps éthérée nous emporte au travers de 16 pistes. On se laisse bercer par les sonorités tantôt étouffées, tantôt cristallines, électro. Et, sans s'en rendre compte, on se retrouve à explorer des ambiances quelques peu différentes mais formant un tout assez uniforme. Pas de place pour la lassitude. C'est parfait pour se détendre, on devrait d'ailleurs le recommander plutôt que des médocs. L'ouverture de l'album nous place d'emblée dans le ton : Life is beautiful est une excellente track à laquelle la dernière piste de l'album (Relief) fait écho, montrant l'idée de voyage musical balisé qui anime ce disque. Des titres comme Back to Morocco ou New Jerusalem vous dépayseront, avec leurs sonorités appelant à la rêverie. Et que dire des deux petits bijoux que sont Footprints et Two Sides to Every Story, si ce n'est vous recommander de les écouter, casque bien vissé sur les oreilles, en vous baladant en ville ? On croirait ces deux pistes créées spécialement pour vous plonger dans cet univers là. On parle souvent de "french touch" dans le domaine de l'électro. Avec ce premier opus de A Reminiscent Drive, on tenait un précurseur.


Mercy Street (1998)

Avec Ambrosia, second opus de A Reminiscent Drive, publié en 2000 sur le même label (F-Communications), la touche ambient est un petit peu délaissée (mais pas trop non plus) pour prendre une sonorité plus "lounge". A tel point que le titre éponyme à l'album se retrouvera sur des compilations "lounge-downtempo". J'ai envie de dire que Jay Alansky, avec ce second album, est sorti un peu de sa bulle, comme rassuré par l'accueil reçu sur Mercy Street. L'album n'en reste pas moins intéressant, proposant des ambiances assez disparates mais posées. La pierre angulaire de ce disque est évidemment la troisième piste, Ambrosia, avec son atmosphère latine, légère et sautillante. Dans What's Your Style ?, on verse plus dans l'électro, avec des boucles syncopées, des sons métalliques. Et pourtant, un petit côté éthéré subsiste. Sur cet album, on sent que Jay Alansky a semblé hésiter entre changer de style musical de A à Z et conserver les éléments de la réussite du premier album. Traveling Soul exprime plutôt bien ce mélange, auquel il ajoute un rythme plus rapide que dans ses autres compositions. La dernière piste de cet Ambrosia, Smokey Mountains, semble tout droit sortie de Mercy Street, comme une piqûre de rappel.


Ambrosia (2000)

Enfin, en 2002, Jay Alansky a publié un troisième album, sous son nom cette fois. Toujours publié chez F-Communications, il s'agit de Les Yeux Crevés. Cette fois-ci, il a pris le parti de composer des chansons plus intimes. Même s'il demeure dans une ambiance électronique, beaucoup moins éthérée qu'avec A Reminiscent Drive, l'atmosphère est plus sombre, les paroles étant là pour en témoigner. Mini-révolution, d'ailleurs, que l'apparition de paroles sur ses compositions. Néanmoins, elles sont de bonnes factures comme, notamment, sur les pistes Captain of my Ship ou encore Manipulate. On sent dans cet album la maturité de Jay Alansky à la création. Les pistes Compassionate et Schmaltz sont les traits d'union entre les deux précédents opus et celui-ci : de très bonnes pistes instrumentales. Album un peu différent, marquant une évolution dans le genre de Jay alansky, mais que je recommande chaudement tout de même. Et écoutez bien la piste cachée, vous allez être surpris par sa composition !


Les Yeux Crevés (2002)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire